Nous avons eu la chance de pouvoir questionner Tony Kakko par l’intermédiaire d’un ami en Finlande. C’était l’occasion d’en apprendre d’avantage sur la façon de composer de Tony Kakko et sur les titres intéressants que sont The Wolves Die Young, X marks The Spot et Blood.
Voici donc les réponses à nos questions :
Le vidéo-clip tourné pour « The Wolves Die Young » semble inspiré du conte d’Hans Christian Andersen, Les Habits De L’Empereur…
Tony Kakko : J’avais en effet cette célèbre histoire en tête au moment d’écrire le texte, j’en ai adapté une version alternative à notre univers, mais l’idée de base est bien là : une reine nue sans le savoir. Personne ne se rend compte que ses vêtements sont imaginaires, à l’exception de certains enfants, qui se montrent suffisamment braves ou trop stupides pour ouvrir leurs bouches. Ce qui entraîne l’accomplissement d’une prophétie selon laquelle la reine sera désavouée par ces enfants – symbolisés par des loups – et condamnera ces derniers à mort. Il était agréable, pour une fois, de proposer un clip dont les images collent réellement aux paroles du morceau concerné, je trouve le résultat plutôt pas mal.Comment est né le surprenant titre « X Marks The Spot » ?
Je n’avais pas encore d’idée arrêtée au sujet de ce titre jusqu’à entendre parler un ami d’Elias, nommé Jaakko Koskinen (Note de SAF : ce nom est retranscrit via enregistreur, nous ne sommes pas certains de son orthographe). Ce gars possède un accent du sud vraiment cool, qui m’a donné l’idée de lui écrire un rôle de prêcheur américain, comment on en trouve par exemple en Alabama. Je voulais intégrer cet accent d’une manière ou d’une autre sur l’album est ceci est l’astuce que j’ai trouvée pour y parvenir. Le concept des paroles consiste en une critique de la manière dont les gens abandonnent souvent leur libre-pensée – et ceci très facilement et de leur propre volonté – pour suivre un leader religieux et lui vouer un culte… Je connais une ou deux personnes qui ont suivi cette direction, et cela m’excède vraiment, tant il est ridicule de voir la manière dont ces derniers ont chamboulé leur vie… Je crie davantage que je ne chante sur ce morceau, mais celui-ci est vraiment fun avec ce rôle de prêtre porté par Jako, l’histoire est bonne et a été très amusante à mettre en place. C’est d’un côté une chanson très rock, de l’autre celle-ci porte les parties les plus heavy que Sonata ait jamais écrites, avec ce riffing à la Pantera, par moments. C’est un morceau très intéressant. Je pense qu’il sera très fun à jouer live. Je suis presque sûr que nous le jouerons sur scène, même si nous ne l’avons pas encore répété (rires) ! Je ne suis pas sûr qu’il colle totalement à un environnement live, mais nous le jouerons probablement au clic. De mon côté, je ne pourrai pas en chanter toutes les parties, nous utiliserons des samples, mais c’est un morceau très rock qui peut offrir un bon show. C’est un peu l’équivalent de « Cinderblox » sur notre album précédent, le morceau qui peut amuser les gens, donner du fun – du moins je l’espère, car j’ai réalisé après coup que certaines personnes pourraient être blessées par le sujet et la manière d’aborder le morceau, mais celle-ci est davantage pensée comme une expérience.Et penses-tu que ce rôle de prêcheur de heavy metal puisse aussi « choquer » les métalleux ? (rires)
Non, pas vraiment, car ce prêcheur est plutôt un fan de rock’n roll ! (rires) Bon, ok, il pourrait aussi être un fan de heavy metal ! Mais je n’y avais vraiment pas pensé en ce sens. Il s’agit avant tout d’un musicien ou de quelqu’un qui aime la manière dont le rock peut être salvateur pour lui…choisir l’optique du rock’n roll plutôt que celle d’un dieu sert mieux le propos de ce morceau.Comment en es-tu venu à inclure une phrase tirée de Wikipedia sur « Blood » ?
Il s’agit en effet de la phrase qui décrit la définition du mot « sang » ! (rires) En réalité, je devais au départ chanter un truc totalement différent à cet endroit, mais chaque fois que j’écris les paroles, j’étudie le sujet à fond, toutes les manière de l’aborder… j’ai ainsi voulu vérifier tout ce que je pourrais dire sur le thème du sang, j’ai donc pris mon MacBook et cherché via internet, cette phrase collait parfaitement à l’endroit concerné, et ça sonnait cool ! J’ai demandé à un ami nommé Masi d’enregistrer cette phrase, nous lui avons donné un effet de « machine » vraiment cool, c’est quelque chose que nous n’avions encore jamais fait (Note de SAF : Tony oublie le morceau « Wildfire III » !)Les lignes vocales de l’album sont pour la plupart très accrocheuses, les écris-tu avant la musique elle-même?
Non, la musique vient en premier, parfois le tout est écrit en même temps, mais la plupart du temps, tout est esclave de la mélodie musicale originale, même les chœurs. Si la mélodie requiert que je modifie les chœurs ou leur progression, alors je les change, je les écris différemment afin que la mélodie reste toujours la même. Il en va de même avec les paroles, lorsque je trouve une mélodie, celles-ci doivent lui coller parfaitement, je me dois donc de trouver les bons textes, le nombre correct de syllabes, les bons liens, et bien sûr les bons messages à véhiculer à travers mes paroles. Il est vraiment très difficile de travailler de cette manière, mais je me force à suivre cette approche !Pour la première fois depuis des années, l’ensemble du groupe s’est retrouvé en studio au même moment. Cela a-t-il beaucoup modifié votre manière de travailler ?
Oui. Nous avons tout écrit, puis répété, puis sommes entrés en studio, dans lesquels nous avons vécu 24h sur 24, cinq jours par semaines – nous disposions de deux jours de repos chez nous- durant deux mois environ. Cela a permis de donner à l’album un fort sentiment de travail de groupe, chacun ayant pu influencer les autres, ce qui est vraiment bénéfique ! Je me considère comme le producteur du groupe, car j’écris les morceaux et sait comment ceux-ci doivent sonner et être, il est ainsi très bon pour moi d’être présent au moment où Elias enregistre ses guitares, par exemple. Je peux ainsi lui faire modifier quelques notes, le son, tout cela directement, plutôt qu’en ayant recours à l’échange de fichiers mp3 que nous devons analyser pour trouver ce qui ne va pas ! (rires) Cette interaction directe permet également d’échanger les idées de tout le monde comme si nous jouions au ping-pong et d’essayer d’autres propositions. Tout cela apporte ainsi beaucoup plus de fun à l’ensemble du travail, ce qui est vraiment fantastique.